Blason des Lejau : Degueule a 3 losanges d' argent.

Blason des Lejau  : Degueule a 3 losanges d' argent.
Blason des Lejau : selon sources historiques ( fond rouge=Degueule )

lundi 8 août 2011

Alexandre-Claude le Jau de chamberjot décédé étudiant a l' age de 15 ans... année 1750 .....Louis XV est au pouvoir....



LE CONCOURS UNIVERSITAIRE,
             ou
UN TRIOMPHE POSTHUME.

Ce fut seulement après 1740 que l'on établit le concours annuel entre tous les collèges royaux de l'Université de Paris. En 1750,1a cérémonie de ce concours, lors de la distribution solennelle des prix, offrit une circonstance aussi singulière que touchante. Un élève du collège de Beauvais, Alexandre-Claude Lejan de Chambergeot, prenait part seulement depuis deux ans à cette lutte scolastique. La première année, il
n'avait obtenu aucune couronne, et la seconde seulement un accessit. Cette troisième fois, le studieux enfant avait redoublé d'ardeur et d'application, tellement qu'une grave maladie en fut la suite, et, l'atteignant au moment où il avait terminé ses compositions, l'enleva à ses études et à la famille désolée, un mois environ avant le grand jour de la distribution des prix.
Chambergeot s'était fait aimer de ses camarades de collége ; sa mort fut aussi pour eux un sujet de regrets; et plusieurs d'entre eux exprimèrent l'opinion que ses travaux auraient été plus fructueux cette année; d'autres parurent en douter, d'après l'exemple des deux précédentes.
Le jour de la proclamatiou des triomphes classiques arrive enfin, et M. Piat, syndic de l'Université, donne lecture de la liste des vainqueurs. Qui a su remporter le prix d'honneur, ce prix si envié par toute la génération enfantine? C'est le nom de Lejan de Chambergeot qui a frappé toutes les oreilles, ému tous les cœurs, et mis toutes les mains en mouvement. Le lecteur poursuit, et à mesure qu'il est question d'un autre genre de composition, c'est encore à ce nom que le premier prix se trouve décerné ; c'est le nom de Chambergeot qui retentit de nouveau dans cette enceinte, où il ne paraîtra plus. Au moment de proclamer encore une autre couronne remportée par cette ombre, M. Piat ne peut plus résister à son émotion ; la liste tombe de ses mains, les larmes étouffent sa voix, et tout l'auditoire partage son attendrissement. Il retrouve enfin la force de prononcer quelques mots dictés par le cœur pour honorer la mémoire du jeune triomphateur décédé; les sanglots et les applaudissements de toute l'assemblée interrompent encore ce distours.
Cette éclatante victoire posthume laissa de longs souvenirs clans l'ancienne Université ; ce fut l'objet d'un juste orgueil et d'une noble émulation pour les élèves du collége de Beauvais, et un adoucissement à la douleur des parents d'un enfant digne de tant de regrets.


En 1748, le jeune Chamberjot avait concouru pour le prix de celte dernière classe. Son coup d'essai n'avait point été heureux : accoutumé à des triomphes faciles sur le petit lhéàtre qu'il remplissait ', c'est-à-dire, dans son collège , il ne fut pas même nommé à l'Université. En 17491 il eut, en seconde, un accessit. La troisième fois, étant en rhétorique , en 1750, il compose pour les prix publics , et meurt dans l'intervalle de la composition à la distribution. Le jour de la cérémonie arrive : le premier nom proclamé est le sien; mais lorsqu'au lieu des fanfares et des chants d'allégresse qui appelaient le premier vainqueur pour recevoir la couronne des mains du premier président du parlement de Paris, on entendit partir des gradins où étaient assis ses camarades, ce cri lugubre : « Fato functus » ; on gémit et on continua tristement la proclamation. Le premier prix d'amplification française, c'était encore lui qui l'avait remporté, de même pour les premiers prix de verset de version ; en un mot, il avait remporté les quatre premiers prix; et, semblable à ce fameux athlète Arrhachion, déclaré vainqueur après sa mort, aux Jeux Olympiques % il n'avait laissé à ses concurrents les plus heureux que de secondes palmes dans tous les genres. Lorsque M. Piat, alors syndic de l'Université, qui lisait la liste des vainqueurs, répéla pour la troisième fois , et enfin pour la quatrième fois ce nom : Idem Alexander-Claudius leJau de Chamberjot, sa voix s'altéra, ses yeux se remplirent de larmes ; il déplora de si belles espérances si cruellement trompées ; il fit à ce sujet un petit discours tel que le cœur l'inspire dans un pareil moment : l'assemblée entière y répondit par des gémissements. Ce fut un spectacle d'attendrissement et de désolation , dont la mémoire s'était conservée dans l'Université de Paris 3.
Le jeune Chamberjot n'avait pas seize ans lorsqu'il mourut. Il était arrière petit-neveu du modeste et vertueux Lenain de Tillemont4, dont la famille est aujourd'hui éteinte.